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7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 16:21
il ya des bonnes âmes qui disent : "il faut dissoudre les groupes fachos mais à la condition express de dissoudre aussi les groupes antifachos". On peut répondre à cela avec bon sens :"Mais si on dissout les groupes fachos, les groupes antifachos n'auront plus de raison d'être !" Reste une question délictate : "Comment reconnaît-on un groupe facho d'un groupe qui ne l'est pas ?"....... (réponse dans la vidéo)
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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 17:56

Tout sauf diplomate, chef de guerre, manœuvrant un président qu'il a toujours méprisé et s'érigeant en chef de gouvernement bis, mettant la politique française au service des États-Unis et d'Israël, Laurent Fabius semble être un bien étrange ministre des Affaires étrangères.

Son accession à ce poste est déjà singulière. L'ancien premier ministre de Mitterrand qui avait dû renoncer à ses ambitions présidentielles aux primaires de 2007 s'était mis au service de Martine Aubry après avoir caressé l'espoir de seconder DSK. Il ne cachait pas son mépris profond pour Hollande qu'il avait, entre autres quolibets, surnommé : "fraise des bois". Mais quand le président du conseil général de Corrèze devient au soir du second tour des primaires le candidat officiel des socialistes, Fabius se précipite à la tribune, serre la main du vainqueur et embrasse Pierre Moscovici, son plus proche lieutenant.

Empressé autour de Hollande à Rouen, le représentant à la télévision face à Nicolas Sarkozy, Fabius s'affiche comme un soutien zélé de l'homme qu'il s'employait à déconsidérer naguère. Un soutien cependant qui déjà laisse voir une ambition en filigrane. En effet c'est Fabius qui voyage à la place de Hollande et va d'Amérique jusqu'en Chine en passant par Israël parler pour lui de politique internationale.

Alors, lorsqu'enfin Hollande est élu président de la République, Fabius ne fait plus mystère de sa candidature aux Affaires étrangères. On a même carrément l'impression que c'est lui qui se désigne ministre avant qu'Hollande ait proclamé son choix. Il suffit de se remémorer l'assez long temps de tractation pendant lequel la place de Fabius au Quai d'Orsay était donnée comme acquise.



Sous la cinquième république, où l'on est encore, c'est le président qui conduit la politique extérieure. Avec Fabius il apparaît nettement que c'est le ministre des Affaires étrangères qui la mène. L'exemple du Mali est on ne peut plus parlant. Lors de sa conférence de presse du 13 novembre 2012, François Hollande est extrêmement clair : "En aucun cas, la France n'interviendra elle-même au Mali". Dans un temps où l'on est extrêmement attentif à la vérité de la parole publique, on ne peut qu'être frappé par le contraste entre cette affirmation quasiment solennelle du 13 novembre et le déclenchement des frappes aériennes sur le Mali le 11 janvier suivant, donc moins de deux mois après.Il est incontestable qu'il y a eu un retournement par rapport à l'engagement présidentiel que la prise de Kona ne saurait justifier. Hollande disait clairement le 12 novembre : "en aucun cas". Et la prise de Kona était forcément un de ces cas sous-entendus qui ne pouvaient changer la détermination de la France. Lorsqu'on entend Fabius peu après cette conférence dire qu'il n'y aura pas d'engagement de la France au sol, on voit clairement la contradiction implicite avec l'affirmation de Hollande. Dire qu'il n'y aura pas d'engagement au sol, cela veut dire qu'il y aura sans doute des frappes aériennes. Et c'est bien ce qui se passe le 11 janvier, en contradiction avec ce qu'avait promis Hollande mais non pas avec ce qu'avait laissé entendre et vraisemblablement imposé Fabius.

La réaction de deux anciens ministres des affaires étrangères met bien en relief ce que l'action de Fabius a pour le moins d'inapproprié. Dominique de Villepin publiait dès le 12 janvier dans le Journal du Dimanche une tribune où il opposait une dynamique nationale, régionale et politique au Mali et chez ses voisins, au déclenchement d'une "guerre contre le terrorisme" aveugle et solitaire ne pouvant que faire essaimer les djihadistes et entraîner un engrenage. Une semaine après, dans l'émission de Taddéi sur France 3, Roland Dumas précisait qu'on ne peut déclencher une guerre sans avoir auparavant tenté tous les moyens de négociation. Fabius non seulement semble ignorer la diplomatie, la politique de négociation menée au Burkina-Faso par le président par intérim Amadou Toumani Touré, les réticences des États africains à engager une confrontation mais il force carrément la main de l'Algérie en prétendant après les premières frappes que ce pays avait autorisé le survol de son territoire, allégation que le président algérien n'a pas osé démentir.

Mais ce n'est pas seulement à l'Algérie que Fabius a forcé la main, c'est à l'ONU elle-même en alléguant que l'attaque française est conforme à la résolution 2085 du 20 décembre, cette résolution qui n'autorisait l'envoi au Mali que d'une force essentiellement africaine et n'autorisait pas les frappes aériennes par la France. Or ces frappes qui, comme je l'ai souligné ("La France tueuse au Mali"), furent extrêmement meurtrières ont été accompagnées d'un discours de Fabius extrêmement violent contre les rebelles islamistes présentés tous comme des bandits et des meurtriers à abattre. A une intervention militaire aérienne dont le but proclamé est d'empêcher l'invasion du sud, succède alors par la volonté de Fabius une guerre d'invasion et d'extermination des éléments rebelles. C'est alors que Hollande parle de la nécessité de "détruire les terroristes". Mais ce mot d'ordre terrible n'est que la reprise de la violente rhétorique de son ministre. Lorsqu'on voit l'armée française patrouillant dans le massif des Ifoghas aux confins du Nord Mali pour débusquer et tuer les rebelles qui s'y sont réfugiés, on mesure la distance énorme qu'il y a entre cette guerre exterminatrice et l'affirmation ferme de Hollande : "en aucun cas la France n'interviendra elle-même au Mali". On voit aussi le triomphe de ce ministre des affaires étrangères qui conduit la politique du pays jusqu'au bout d'un chemin guerrier.

A cette guerre malienne, Fabius semble avoir aussi tout fait jusqu'alors pour ajouter une guerre syrienne, traitant le président Bachar Al-Assad de tous les noms et œuvrant pour fournir à l'opposition des armes qui aggraveraient encore la guerre civile. Certes, on le voit maintenant -mais pour combien de temps ?- revenu à plus de prudence dans la crainte que les armes fournies à l'opposition soient utilisée d'abord par les activistes islamistes.

Ainsi d'est en ouest du Proche Orient, Fabius semble bien avoir imposé à Hollande une politique violemment interventionniste. Il faudrait ajouter à cela la façon comminatoire dont il s'adresse aux Iraniens au côté de Washington, la faiblesse de sa condamnation de la colonisation israélienne en Palestine, sa visite très amicale à Israël pour apercevoir le dessein de toute une politique. Lutter contre les forces islamiques au Mali, au Sahel et jusqu'au Maghreb, aider au démantèlement de la Syrie trop longtemps une gêne pour Israël, menacer l'Iran qui contrôle le Hamas et le Hezbolla, n'est-ce pas une politique qu'on pourrait qualifier de sioniste ? Et l'on voit mal qui pourrait arrêter ce superministre de la guerre qui remet en place ses collègues (comme Moscovici par exemple), purge le personnel des affaires étrangères (cf l'actualité récente : "purge au Quai d'Orsay") et parle trop souvent avant le chef de l’État.

 

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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 17:52

Tout sauf diplomate, chef de guerre, manœuvrant un président qu'il a toujours méprisé et s'érigeant en chef de gouvernement bis, mettant la politique française au service des États-Unis et d'Israël, Laurent Fabius semble être un bien étrange ministre des Affaires étrangères.

Son accession à ce poste est déjà singulière. L'ancien premier ministre de Mitterrand qui avait dû renoncer à ses ambitions présidentielles aux primaires de 2007 s'était mis au service de Martine Aubry après avoir caressé l'espoir de seconder DSK. Il ne cachait pas son mépris profond pour Hollande qu'il avait, entre autres quolibets, surnommé : "fraise des bois". Mais quand le président du conseil général de Corrèze devient au soir du second tour des primaires le candidat officiel des socialistes, Fabius se précipite à la tribune, serre la main du vainqueur et embrasse Pierre Moscovici, son plus proche lieutenant.

Empressé autour de Hollande à Rouen, le représentant à la télévision face à Nicolas Sarkozy, Fabius s'affiche comme un soutien zélé de l'homme qu'il s'employait à déconsidérer naguère. Un soutien cependant qui déjà laisse voir une ambition en filigrane. En effet c'est Fabius qui voyage à la place de Hollande et va d'Amérique jusqu'en Chine en passant par Israël parler pour lui de politique internationale.

Alors, lorsqu'enfin Hollande est élu président de la République, Fabius ne fait plus mystère de sa candidature aux Affaires étrangères. On a même carrément l'impression que c'est lui qui se désigne ministre avant qu'Hollande ait proclamé son choix. Il suffit de se remémorer l'assez long temps de tractation pendant lequel la place de Fabius au Quai d'Orsay était donnée comme acquise.



Sous la cinquième république, où l'on est encore, c'est le président qui conduit la politique extérieure. Avec Fabius il apparaît nettement que c'est le ministre des Affaires étrangères qui la mène. L'exemple du Mali est on ne peut plus parlant. Lors de sa conférence de presse du 13 novembre 2012, François Hollande est extrêmement clair : "En aucun cas, la France n'interviendra elle-même au Mali". Dans un temps où l'on est extrêmement attentif à la vérité de la parole publique, on ne peut qu'être frappé par le contraste entre cette affirmation quasiment solennelle du 13 novembre et le déclenchement des frappes aériennes sur le Mali le 11 janvier suivant, donc moins de deux mois après.Il est incontestable qu'il y a eu un retournement par rapport à l'engagement présidentiel que la prise de Kona ne saurait justifier. Hollande disait clairement le 12 novembre : "en aucun cas". Et la prise de Kona était forcément un de ces cas sous-entendus qui ne pouvaient changer la détermination de la France. Lorsqu'on entend Fabius peu après cette conférence dire qu'il n'y aura pas d'engagement de la France au sol, on voit clairement la contradiction implicite avec l'affirmation de Hollande. Dire qu'il n'y aura pas d'engagement au sol, cela veut dire qu'il y aura sans doute des frappes aériennes. Et c'est bien ce qui se passe le 11 janvier, en contradiction avec ce qu'avait promis Hollande mais non pas avec ce qu'avait laissé entendre et vraisemblablement imposé Fabius.

La réaction de deux anciens ministres des affaires étrangères met bien en relief ce que l'action de Fabius a pour le moins d'inapproprié. Dominique de Villepin publiait dès le 12 janvier dans le Journal du Dimanche une tribune où il opposait une dynamique nationale, régionale et politique au Mali et chez ses voisins, au déclenchement d'une "guerre contre le terrorisme" aveugle et solitaire ne pouvant que faire essaimer les djihadistes et entraîner un engrenage. Une semaine après, dans l'émission de Taddéi sur France 3, Roland Dumas précisait qu'on ne peut déclencher une guerre sans avoir auparavant tenté tous les moyens de négociation. Fabius non seulement semble ignorer la diplomatie, la politique de négociation menée au Burkina-Faso par le président par intérim Amadou Toumani Touré, les réticences des États africains à engager une confrontation mais il force carrément la main de l'Algérie en prétendant après les premières frappes que ce pays avait autorisé le survol de son territoire, allégation que le président algérien n'a pas osé démentir.

Mais ce n'est pas seulement à l'Algérie que Fabius a forcé la main, c'est à l'ONU elle-même en alléguant que l'attaque française est conforme à la résolution 2085 du 20 décembre, cette résolution qui n'autorisait l'envoi au Mali que d'une force essentiellement africaine et n'autorisait pas les frappes aériennes par la France. Or ces frappes qui, comme je l'ai souligné ("La France tueuse au Mali"), furent extrêmement meurtrières ont été accompagnées d'un discours de Fabius extrêmement violent contre les rebelles islamistes présentés tous comme des bandits et des meurtriers à abattre. A une intervention militaire aérienne dont le but proclamé est d'empêcher l'invasion du sud, succède alors par la volonté de Fabius une guerre d'invasion et d'extermination des éléments rebelles. C'est alors que Hollande parle de la nécessité de "détruire les terroristes". Mais ce mot d'ordre terrible n'est que la reprise de la violente rhétorique de son ministre. Lorsqu'on voit l'armée française patrouillant dans le massif des Ifoghas aux confins du Nord Mali pour débusquer et tuer les rebelles qui s'y sont réfugiés, on mesure la distance énorme qu'il y a entre cette guerre exterminatrice et l'affirmation ferme de Hollande : "en aucun cas la France n'interviendra elle-même au Mali". On voit aussi le triomphe de ce ministre des affaires étrangères qui conduit la politique du pays jusqu'au bout d'un chemin guerrier.

A cette guerre malienne, Fabius semble avoir aussi tout fait jusqu'alors pour ajouter une guerre syrienne, traitant le président Bachar Al-Assad de tous les noms et œuvrant pour fournir à l'opposition des armes qui aggraveraient encore la guerre civile. Certes, on le voit maintenant -mais pour combien de temps ?- revenu à plus de prudence dans la crainte que les armes fournies à l'opposition soient utilisée d'abord par les activistes islamistes.

Ainsi d'est en ouest du Proche Orient, Fabius semble bien avoir imposé à Hollande une politique violemment interventionniste. Il faudrait ajouter à cela la façon comminatoire dont il s'adresse aux Iraniens au côté de Washington, la faiblesse de sa condamnation de la colonisation israélienne en Palestine, sa visite très amicale à Israël pour apercevoir le dessein de toute une politique. Lutter contre les forces islamiques au Mali, au Sahel et jusqu'au Maghreb, aider au démantèlement de la Syrie trop longtemps une gêne pour Israël, menacer l'Iran qui contrôle le Hamas et le Hezbolla, n'est-ce pas une politique qu'on pourrait qualifier de sioniste ? Et l'on voit mal qui pourrait arrêter ce superministre de la guerre qui remet en place ses collègues (comme Moscovici par exemple), purge le personnel des affaires étrangères (cf l'actualité récente : "purge au Quai d'Orsay") et parle trop souvent avant le chef de l’État.

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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 15:57

C'est vrai que ça pourrait ne pas aller trop fort pour Hollande. Moins d'un an après son élection, son impopularité bat un record. La croissance est au plus bas et le chômage au plus haut. Les plans sociaux se multiplient. Les promesses aussi, mais elles se contredisent sans cesse. Un jour on annonce la reprise de l'emploi certaine pour fin 2013. Le lendemain pour 2014. Le surlendemain on n'est plus même sûr qu'elle se fera l'année prochaine. Le ministre du budget qui réclame plus d'impots, plus de serrage de ceinture, plus de rigueur, plus de justice, plus d'honnêteté jure un jour aux Français, les yeux dans les yeux, qu'il n'est pas le tricheur qu'on l'accuse d'être. Et, patatras ! Le lendemain il reconnaît qu'il vient de mentir éhontément.

 

Ah ! Non ! Ça ne va pas très fort pour Hollande et ses troupes. Heureusement qu'il y a la guerre au Mali !

 

Ah ! Cette guerre ! Que du plaisir pour Hollande ! Là, il peut se la jouer vrai chef. Là, son mot d'ordre :"il faut détruire les terroristes", il est appliqué à la lettre. Les terroristes -ceux qu'on appellerait en un autre temps tout simplement des rebelles dans un pays où le pouvoir est accaparé par des militaires putchistes- sont abattus en nombre. On bombarde les bâtiments où ils sont réfugiés. On les fait se prendre au piège en groupe pour les exécuter. On les traque un à un dans les ruelles et les maisons. On va enfin sur leur territoire pour les débusquer comme des gibiers. Et cela fait de jolis reportages !

 

Bon, c'est vrai, cette excitante chasse à l'homme semble tourner à l'extermination. Et certains hollandistes, socialistes et humanistes, ont des états d'âme...

 

Heureusement qu'il ya l'ami Roger pour balayer ces doutes, pour chanter la belle guerre et sa noble cause...

 

Ah ? Vous ne connaissez pas l'ami Roger ?...
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6 avril 2013 6 06 /04 /avril /2013 15:55

C'est vrai que ça pourrait ne pas aller trop fort pour Hollande. Moins d'un an après son élection, son impopularité bat un record. La croissance est au plus bas et le chômage au plus haut. Les plans sociaux se multiplient. Les promesses aussi, mais elles se contredisent sans cesse. Un jour on annonce la reprise de l'emploi certaine pour fin 2013. Le lendemain pour 2014. Le surlendemain on n'est plus même sûr qu'elle se fera l'année prochaine. Le ministre du budget qui réclame plus d'impots, plus de serrage de ceinture, plus de rigueur, plus de justice, plus d'honnêteté jure un jour aux Français, les yeux dans les yeux, qu'il n'est pas le tricheur qu'on l'accuse d'être. Et, patatras ! Le lendemain il reconnaît qu'il vient de mentir éhontément.

 

Ah ! Non ! Ça ne va pas très fort pour Hollande et ses troupes. Heureusement qu'il y a la guerre au Mali !

 

Ah ! Cette guerre ! Que du plaisir pour Hollande ! Là, il peut se la jouer vrai chef. Là, son mot d'ordre :"il faut détruire les terroristes", il est appliqué à la lettre. Les terroristes -ceux qu'on appellerait en un autre temps tout simplement des rebelles dans un pays où le pouvoir est accaparé par des militaires putchistes- sont abattus en nombre. On bombarde les bâtiments où ils sont réfugiés. On les fait se prendre au piège en groupe pour les exécuter. On les traque un à un dans les ruelles et les maisons. On va enfin sur leur territoire pour les débusquer comme des gibiers. Et cela fait de jolis reportages !

 

Bon, c'est vrai, cette excitante chasse à l'homme semble tourner à l'extermination. Et certains hollandistes, socialistes et humanistes, ont des états d'âme...

 

Heureusement qu'il ya l'ami Roger pour balayer ces doutes, pour chanter la belle guerre et sa noble cause...

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 15:55

On était très disposé à croire au bon pape. Un sourire avenant, des mots bonhommes, des gestes parlants et simples. Peu de goût pour l’or et beaucoup d’amour pour les pauvres. Presque de quoi lui pardonner à l’Argentin de n’avoir pas été très résistant contre ses compatriotes colonels au service de l’oligarchie financière.

 

On l’attendait quand même au tournant du message pascal trouvant que, jusqu’alors, s’il avait placé beaucoup le mot pauvre et le mot paix dans ses prêches, il n’avait rien dit d’un peu concret sur ces deux-sujets-là.

 

Que nous dit-il donc le bon pape pour Pâques ? Qu’il faut un meilleur partage des richesses. C’est bien mais c’est un peu convenu et un peu court. On aurait aimé qu’il entre un peu dans le lard du capitalisme international et particulièrement occidental. Ca sera peut-être pour une prochaine fois : l’espérance fait vivre !

 

Pour la paix en Palestine, Syrie, Irak, on est dans les vœux très pieux mais pas engagés du tout. Rien pour dénoncer la responsabilité des US envahisseurs de l’Irak, la volonté franco-anglaise d’armer la rebellion syrienne, le zèle provocateur des colons israéliens…

 

Mais c’est sur le Mali (et accessoirement le Nigéria) que la voix papale détonne au lieu de tonner juste. Alors que l’armée française se livre dans ce pays au «massacre tranquille » qu’on a dénoncé des combattants rebelles emprisonnés dans le massif des  Ifoghas, le pape n’en souffle mot et ne trouve rien de mieux qu’à appeler à l’unité du territoire. Ne voit-il pas que c’est ainsi appeler à la guerre à outrance au lieu d’aider à la mise en place urgente d’une réelle force d’interposition ? Pas un mot de compassion pour ces Touaregs tués ou livrés aux exactions de l’armée malienne. Le seul mot utilisé pour désigner les combattants de l’autre bord est celui de « terroriste », certes appliqué à des Nigérians, mais dont on comprend qu’il vise comme une arme leurs frères, ceux que le François de chez nous veut « détruire » au Mali.

 

Le moins qu’on puisse dire est que des messages pascals de ce type n’appellent pas à une paix juste en Afrique ni ne mettent puissamment les hommes sur le chemin de la concorde et du pardon !

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 15:53

On était très disposé à croire au bon pape. Un sourire avenant, des mots bonhommes, des gestes parlants et simples. Peu de goût pour l’or et beaucoup d’amour pour les pauvres. Presque de quoi lui pardonner à l’Argentin de n’avoir pas été très résistant contre ses compatriotes colonels au service de l’oligarchie financière.

 

On l’attendait quand même au tournant du message pascal trouvant que, jusqu’alors, s’il avait placé beaucoup le mot pauvre et le mot paix dans ses prêches, il n’avait rien dit d’un peu concret sur ces deux-sujets-là.

 

Que nous dit-il donc le bon pape pour Pâques ? Qu’il faut un meilleur partage des richesses. C’est bien mais c’est un peu convenu et un peu court. On aurait aimé qu’il entre un peu dans le lard du capitalisme international et particulièrement occidental. Ca sera peut-être pour une prochaine fois : l’espérance fait vivre !

 

Pour la paix en Palestine, Syrie, Irak, on est dans les vœux très pieux mais pas engagés du tout. Rien pour dénoncer la responsabilité des US envahisseurs de l’Irak, la volonté franco-anglaise d’armer la rebellion syrienne, le zèle provocateur des colons israéliens…

 

Mais c’est sur le Mali (et accessoirement le Nigéria) que la voix papale détonne au lieu de tonner juste. Alors que l’armée française se livre dans ce pays au «massacre tranquille » qu’on a dénoncé des combattants rebelles emprisonnés dans le massif des  Ifoghas, le pape n’en souffle mot et ne trouve rien de mieux qu’à appeler à l’unité du territoire. Ne voit-il pas que c’est ainsi appeler à la guerre à outrance au lieu d’aider à la mise en place urgente d’une réelle force d’interposition ? Pas un mot de compassion pour ces Touaregs tués ou livrés aux exactions de l’armée malienne. Le seul mot utilisé pour désigner les combattants de l’autre bord est celui de « terroriste », certes appliqué à des Nigérians, mais dont on comprend qu’il vise comme une arme leurs frères, ceux que le François de chez nous veut « détruire » au Mali.

 

Le moins qu’on puisse dire est que des messages pascals de ce type n’appellent pas à une paix juste en Afrique ni ne mettent puissamment les hommes sur le chemin de la concorde et du pardon !

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 08:03

 

On avait pu croire en considérant les déclarations de Hollande d'avant janvier que l'attaque française contre les rebelles maliens serait étroitement circonscrite dans l'espace et dans le temps, qu'elle n'aurait pour but que de rétablir l'équilibre dans les négiociations menées au Burkina Faso, équilibre rompu dangereusement par la prise de Konna : reprise de Konna sans doute avec envoi de troupes héliportées, force d'interposition massée à la délimitation Nord-Sud, militaires africains remplaçant très tôt les français...

 

Mais dés le début de l'offensive Serval, le ton adopté par Fabius et Hollande était rien moins qu'inquiétant. Les rebelles maliens islamistes étaient tous assimilés à des bandits, des meurtriers, des terroristes qu'il fallait "détruire". Aucun but clairement défini à l'opération, aucune limite fixée dans le temps comme dans l'espace. Une volonté meurtrière mise en avant à mots à peine couverts, sans souci des conséquences.

 

170 frappes aériennes, tel était le décompte début janvier. Quand on sait la puissance et l'effet ravageur des bombes utilisées, dont certaines à l'uranium appauvri, quand on sait que chaque frappe représente un largage de plusieurs bombes, on frémit en supputant le nombre des victimes des bombardements français. Ce n'est pas plusieurs centaines comme le clamaient Fabius et Le Drian -ce qui est déjà beaucoup trop- c'est probablement plusieurs milliers.

 

Les opérations terrestres qui se poursuivent apparaissent encore plus marquées par la volonté de tuer, sinon d'exterminer. Les troupes françaises et et leurs supplétifs tchadiens s'enfoncent dans le massif des Ifoghas où les islamistes sont emprisonnés comme dans un ghetto car les Algériens, de l'autre côté de la frontière, les empêchent de fuir. On parle chaque jour de dizaines de rebelles "abattus" comme s'il s'agissait de gibier.

 

L'assassinat des chefs qui va de pair avec l'extermination de leur garde proche révèle la volonté de refuser toute négociation. Bien sûr, le meurtre accompli, la vague peur de représailles encore possibles empêche qu'on le reconnaisse. On en abandonne de toute façon la responsabilité aux supplétifs tchadiens qui le revendiquent comme on laisse à l'armée malienne du sud la responsabilité de la répression à Konna , Gao ou Tombouctou... Pourtant les internements arbitraires, les tortures, les exécutions qui ont lieu en ce moment au Mali selon les observateurs indépendants sont la conséquence directe de l'intervention française.

 

Devant le pire massacre auquel l'armée française s'est jamais livrée depuis la guerre d'Algérie, aucune conscience ne semble frémir. Les Etats-Unis approuvent et soutiennent comme les pays d'Europe. La Russie et la Chine ne disent mot. Les pays arabes les plus proches des rebelles comme la Lybie n'osent rien dire. En France, dans ce pays qui fut naguère à la pointe pour dénoncer les sales guerres, les expéditions néocolonialistes, les moindres atteintes aux droits de l'homme et où des voix s'élèvent chaque jour pour hurler contre le syrien Assad moins meurtrier pourtant que Hollande, c'est le silence radio ou presque.

 

Devant ce massacre commencé, perpétré avec bonne conscience, dont on ne sait quand il va finir, se peut-il qu'aucune voix ne s'élève pour réclamer simplement mais fermement : "halte au feu !"

 

 

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 08:02

 

On avait pu croire en considérant les déclarations de Hollande d'avant janvier que l'attaque française contre les rebelles maliens serait étroitement circonscrite dans l'espace et dans le temps, qu'elle n'aurait pour but que de rétablir l'équilibre dans les négiociations menées au Burkina Faso, équilibre rompu dangereusement par la prise de Konna : reprise de Konna sans doute avec envoi de troupes héliportées, force d'interposition massée à la délimitation Nord-Sud, militaires africains remplaçant très tôt les français...

 

Mais dés le début de l'offensive Serval, le ton adopté par Fabius et Hollande était rien moins qu'inquiétant. Les rebelles maliens islamistes étaient tous assimilés à des bandits, des meurtriers, des terroristes qu'il fallait "détruire". Aucun but clairement défini à l'opération, aucune limite fixée dans le temps comme dans l'espace. Une volonté meurtrière mise en avant à mots à peine couverts, sans souci des conséquences.

 

170 frappes aériennes, tel était le décompte début janvier. Quand on sait la puissance et l'effet ravageur des bombes utilisées, dont certaines à l'uranium appauvri, quand on sait que chaque frappe représente un largage de plusieurs bombes, on frémit en supputant le nombre des victimes des bombardements français. Ce n'est pas plusieurs centaines comme le clamaient Fabius et Le Drian -ce qui est déjà beaucoup trop- c'est probablement plusieurs milliers.

 

Les opérations terrestres qui se poursuivent apparaissent encore plus marquées par la volonté de tuer, sinon d'exterminer. Les troupes françaises et et leurs supplétifs tchadiens s'enfoncent dans le massif des Ifoghas où les islamistes sont emprisonnés comme dans un ghetto car les Algériens, de l'autre côté de la frontière, les empêchent de fuir. On parle chaque jour de dizaines de rebelles "abattus" comme s'il s'agissait de gibier.

 

L'assassinat des chefs qui va de pair avec l'extermination de leur garde proche révèle la volonté de refuser toute négociation. Bien sûr, le meurtre accompli, la vague peur de représailles encore possibles empêche qu'on le reconnaisse. On en abandonne de toute façon la responsabilité aux supplétifs tchadiens qui le revendiquent comme on laisse à l'armée malienne du sud la responsabilité de la répression à Konna , Gao ou Tombouctou... Pourtant les internements arbitraires, les tortures, les exécutions qui ont lieu en ce moment au Mali selon les observateurs indépendants sont la conséquence directe de l'intervention française.

 

Devant le pire massacre  auquel l'armée française s'est jamais livrée depuis la guerre d'Algérie, aucune conscience ne semble frémir. Les Etats-Unis approuvent et soutiennent comme les pays d'Europe. La Russie et la Chine ne disent mot. Les pays arabes les plus proches des rebelles comme la Lybie n'osent rien dire. En France, dans ce pays qui fut naguère à la pointe pour dénoncer les sales guerres, les expéditions néocolonialistes, les moindres atteintes aux droits de l'homme et où des voix s'élèvent chaque jour pour hurler contre le syrien Assad moins meurtrier pourtant que Hollande, c'est le silence radio ou presque.

 

Devant ce massacre commencé, perpétré avec bonne conscience, dont on ne sait quand il va finir, se peut-il qu'aucune voix ne s'élève pour réclamer simplement mais fermement : "halte au feu !"

 

 

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 13:53

Laissons aux Etats-Unis, envahisseurs de l'Afghanistan et de l'Irak, poussant leurs bombardiers jusqu'au Yemen et au Pakistan la médaille d'or. Mais la France de Hollande en attaquant à elle seule le flanc ouest du monde arabo-musulman au Mali prend bien la deuxième place dans la lutte que les occidentaux semblent vouloir mener contre l'islam en lui donnant de plus en plus des allures de croisade.

 

Si l'on essaie de se dégager de la propagande en France des medias tous pro-guerre, on se rend compte facilement que l'actuelle attaque menée par la France au Mali n'est rien moins qu' un crime politique.

 

1-Un sabordage de pourparlers

 

Comme Villepin l'a rappellé dans un article très critique envers l'intervention, des négociations entre le gouvernement malien, le MNLA et Ansar Dine existaient bien au Burkina-Faso. Certes la prise de Konna par les rebelles avait mis ces négociations dans une passe difficile. Mais des négociations politiques qui portent sur l'avenir de tout un pays en état de guerre civile ne peuvent que connaître des moments de blocage. Si la prise de pouvoir sur l'ensemble du pays par les combattants du Nord pouvait devenir une perspective plausible, si une action venue de l'extérieur pouvait se comprendre en vue d'empêcher la situation de dégénérer, cette action ne devait pas être celle d'une guerre ouverte mais, par exemple, l'envoi de renforts à Bamako pour dissuader les rebelles de progresser et pour figer les lignes de front, condition qui donnait seule une chance à de futures avancées des négociations.

 

2-Un raid haineux, aveugle et ravageur.

 

Au lieu de cela, après la prise de Konna, on a eu un véritable tocsin sonné par les autorités françaises. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est répandu en insultes contre les combattants du Nord les traitant de bandits, de meurtriers, de terroristes. Hollande a parlé de destruction confondant dans un même appel à l'anéantissement hommes et matériel de guerre. Les Rafale ont décollé chargés de bombes. De Kona à Kidal n'ont pas cessé pendant trois semaines les pilonnages destructeurs et meurtriers. La moindre camionnette en mouvement devenait un objectif à pulvériser. "Nous en avons tué plusieurs centaines" ont clamé Fabius et Le Drian parlant indifféremment de tous les combattants du Nord comme de terroristes et les ravalant au rang d'animaux nuisibles à détruire. Cette volonté meurtrière jointe aux effets ravageurs de bombes dans des lieux plats et désertiques qui n'offrent aucun abri peuvent faire craindre un bilan qui dépassera sans doute le millier de tués. Combien de blessés et sans doute atrocement et sans doute très mal soignés sinon pas du tout faut-il rajouter à ce bilan ? Et quelle façon d'unir dans le sang comme on a confondu dans le mépris des combattants dont le Monde Diplomatique soulignait l'hétérogénéité !

 

"un spectre adverse multifracturé entre anciens et nouveaux combattants réguliers, trafiquants opportunistes, déserteurs de l'armée malienne, néodjihadistes radicalisés par le wahhabisme du Golfe et indépendantistes laïques"

 

3-Une ruine des espoirs du peuple touareg.
Ces indépendantistes sont essentiellement des Kountas, des Maures et des Touaregs, ceux que les Noirs du sud appellent les "peaux pâles" et qui sont les premiers habitants de ces deux tiers Nord du Mali au-desus du Niger : l'Azawad. Ce n'est pas depuis hier mais pratiquement depuis la décolonisation de 1960 qu'ils se battent pour l'indépendance de ce qui est bel et bien leur territoire. Sous nombre des précédents gouvernements de Bamako, les quelque un million cinq cent mille "peaux pâles" ont fait l'objet de véritables persécutions. Et le MNLA, mouvement National pour la Libération de l'Azawad, en liaison sans doute avec des groupes frères du Niger, d'Algérie et de Mauritanie se bat pour que le peuple touareg acquiert en plus d'une autonomie un véritable territoire indépendant. Certes toute guerre d'indépendance ne va pas sans excès. L'idéologie islamique radicale s'est emparée plus ou moins fortement des Touaregs d'Ansar Dine et elle était déjà celle de leurs alliés d'AQMI ou du MUJAO. Mais s'il existe de fortes nuances entre le radicalisme des uns et des autres, si les objectifs d'AQMI divergent dans le lointain avec ceux d'AansarDine, les bombes françaises ignorent autant celles-ci que ceux-là. Et les débris et les cadavres surtout semés dans le désert de l'Azawad contribuent à ruiner l'espoir de tout un peuple.
4-Une semence de haine raciale au Mali.
Les politiciens ont parfois l'art de faire de beaux discours avec des monstruosités atroces. La comparaison de Hollande assimilant le raid meurtrier des troupes françaises au Nord Mali avec l'aide qu'ont apportée les soldats maliens aux troupes de la France libre pour libérer le pays de l'envahisseur nazi est une de ces atrocités-là. Dans les FFL de Leclerc ou De Lattre, il y avait bien sûr des noirs du sud Mali mais aussi des Touaregs du nord. Or le parallélisme dressé par Hollande fait au moins envisager que les Touaregs d'aujourd'hui soient semblables aux nazis d'hier. Dans un pays où les couleurs de peau sont aussi contrastées que les conflits idéologiques sont puissants, qui ne voit à quelles dérives le parallèle conduit ?Amnesty vient de dénoncer dans son dernier rapport les abus qu'on avait déjà signalés : des hommes soupçonnés à cause de leurs vêtements et de leur visage d'être des djihadistes, molestés parfois, exécutés même. Les "peaux pâles" persécutés depuis plus de cinquante ans dans le Mali ne vont-ils pas voir leur situation devenir invivable même "protégés" par les soldats de Bamako ou les quatre mille tchadiens noirs débarqués en renfort ?
5-Des dommages graves à craindre pour les pays musulmans limitrophes.
Que des familles touareg en nombre fuient vers le Niger ou la Mauritanie pour trouver un asile dans les camps de réfugiés, que les combattants cherchent à gagner ces pays comme à trouver un refuge en Algérie ou en Lybie, ceci est la conséquence inéluctable de ce qui précède. Et cela ne peut qu'entraîner de lourdes charges, voire des menaces de déstabilisation sur tous les pays musulmans voisins. Un article du HuffingtonPost du 31 janvier pose nettement la question : "la guerre du Mali va-t-elle déstabiliser tout le Sahel ? "
Au Niger, Matthieu Pellerin gérant du CISCA (Centre d'intelligence Stratégique sur le Continent Africain) parle des ex-rebelles Touareg "très attentifs à l'évolution de la situation au Mali et qui voient d'un mauvais oeil la remontée de l'armée malienne et le déploiement de la Cédéao". Et il explique qu'il existe "des continuités familiales, tribales et idéologiques entre le Nord du Mali et le sud du Niger".
En Mauritanie le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz apparaît peu fragile mais les mises en garde de l'opposition comme des islamistes réunis au sein du parti Tawassoul pourraient être plus pressantes. Il faut aussi penser qu'une des "katibas" (groupe de combattants) d'AQMI compte de nombreux mauritaniens.
La Lybie est doublement sensible à l'évolution de la situation au Mali. D'une part parce que Khadafi avait fait appel pour sa défense à un régiment de Touaregs qui sont retournés au Mali après sa chute. D'autre part parce que des combattants d'AQMI au Mali sont venus aider les rebelle lybiens. Maintenant qu'un pouvoir à large composante islamiste s'est installé à Tripoli, que ceux qui ont combattu pour l'avénement de ce pouvoir ont souvent été les frères d'armes des islamistes du Nord Mali, la Lybie qui condamne l'intervention même si elle a des dirigeants redevables à la guerre de Sarkozy ne peut qu'évoluer vers une hostilité de plus en plus affirmée contre la guerre de Hollande.
C'est aussi certainement le cas de l'Algérie qui a été la première victime indirecte de l'intervention française avec la prise d'otages de Tiguentourine. Elle pourrait très bien envoyer à Hollande la facture pour le bain de sang forcé à la fin d'une confrontation avec l'activisme islamique qu'elle semblait ne plus devoir connaître. Jusqu'alors l'Algérie a toujours prôné la voie de la négociation politique et de la diplomatie pour le règlement de la crise malienne.
L'idée qu'elle eût pu soutenir au départ l'intervention française au point de laisser survoler son sol par les Rafale pourrait être due à une manoeuvre machiavélique de Fabius comme l'explique Jeune Afriquele 21 janvier. Selon la revue, les quatre avions Rafale qui ont bombardé les alentours de Gao le 13 janvier 2013 sont en fait passés par le Maroc et non par l'Algérie. Et la déclaration de Fabius le même jour que ces avions auraient survolé l'Algérie avec l'aval des autorités algériennes serait donc un pur mensonge. Placé par Fabius dans une position des plus embarrassantes, le gouvernement algérien n'a pas pu ou pas osé démentir et s'est trouvé malgré lui engagé dans le soutien à une guerre qui ne peut que lui nuire et qui est condamnée par toute son opposition.
6-Une union sacrée contre la France ?
Il est vrai qu'il n'y a pas encore dans l'ensemble des pays africains du Nord et dans l'ensemble des pays musulmans moyen-orientaux une hostilité affichée contre la France. Mais tout se passe comme si ce qui est bien une attaque violente contre le peuple Touareg avait suscité un effet de crainte diffuse et un besoin pour les pays liés à l'Islam de resserrer les rangs. C'est du moins ainsi que j'interprète deux signes. Le premier est le report de la visite que Morsi devait faire à Hollande et la façon dont il a accueilli en l'embrassant Ahmadinejad au Caire à sa descente d'avion. Le second est la volonté très nouvelle de la part de l'opposition syrienne, jusque là très liée à la France, de rechercher un accord avec des représentants d'Assad. Le déchirement entre les sunites et les chiites qui ruine tous les efforts d'unité du monde arabo-musulman serait-il mis un temps entre parenthèses ? Cette nouvelle attaque lancée sur un pays musulman par les occidentaux après l'Afghanistan, l'Irak, le Pakistan, le Yemen, la Lybie serait-elle la goutte qui fait déborder le vase ? Le même proverbe à l'usage des Anglais évoque :"la paille de trop qui fait s'écrouler le chameau". Celui de Hollande en l'occurrence.
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