Coups de froid. Coups de vent. Girouettes qui crient. Bourrasque qui déplume le prunier en fleurs, jette dans la boue un vol de pétales. Ciel gris ensoleillé et pluvieux. Filets d'air glacé qui serpentent dans la maison, nous cinglent soudain l'omoplate. Eclats, éclipses, tournoiements de lumière quand la bise fait se cogner les têtes des lilas mal fleuris et arrache les robes des tulipes. Grand soleil, repos soudain de l'air, flux de parfum à se pâmer. Puis giboulée fracassante et glaciale. Il est grand temps que cette campagne se termine. Et ce méchant avril pourri par l'hiver sarkoziste. On le croit mort un jour, le revoilà caché derrière toute une ribambelle de mensonges, de mirages, de caresses. Le Monde énumère ce jour toutes les fraîches tromperies du pantin déchaîné. A peine a-t-il fracassé une idée de l'autre camp qu'il la ramasse, la caresse et la brandit comme sienne. On n'en peut plus de s'exaspérer et on se dit que pendant plus de quinze jours encore on connaîtra pire. On sent, on voit le soleil sous des giclées de pluie acide.. Ca nous fait bilieux, mauvais, insupportables pour des amis chez lesquels on ne tolère plus l'ombre d'un désaccord. Oh mai ! mai ! hâte-toi, joli mai !